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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 10:52

 

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Il y a deux ans, il était celui dont personne ne voulait, un joueur avec un talent inné mais un sens du travail proche du néant et un égo surdimensionné. Aujourd'hui, il est la pièce maîtresse d'une équipe de Memphis toute proche de la première finale de conférence de son histoire.

 

« Je pense que c'est le meilleur ailier-fort de la ligue, sans hésitation. Il est phénoménal. C'est le go-to-guy de cette équipe. Lorsque ses coéquipiers lui donnent le ballon, il est capable de prendre la position et de shooter de n'importe où sur le terrain. Il est incroyable. »

 

Cet hommage est signé Kevin Durant. Et non, il ne s'adresse pas à Tim Duncan ou à Kevin Garnett, mais bien à Zach Randolph. Ces mots ont été prononcés à la suite du premier match de la demi-finale de conférence opposant le Thunder et les Grizzlies, remporté 114-101 par les coéquipiers de Z-Bo. Ce jour-là, le franchise player de Memphis bat son record de points en playoffs avec 34 points, auxquels il ajoute 10 rebonds et 3 interceptions. Une belle revanche pour un joueur que tout le monde considérait comme incontrôlable au début de sa carrière, et qui joue aujourd'hui le meilleur basket de sa carrière.

 

Portland : un talent fou mais une très mauvaise influence


Petit retour en arrière. Z-Bo, de son vrai nom Zachary Randolph, est drafté en 2001 à la 19e place par les Blazers, après une bonne saison chez les Spartans de Michigan State. À l'époque, on dit de lui que c'est un scoreur né, bon rebondeur, et plutôt agile malgré ses 2,06m et ses 118kg. Après deux saisons d'apprentissage dans un effectif des Blazers en reconstruction, il prend du galon et s'impose comme l'arme principale de Portland. Après une saison à 20pts et 10rbs, il remporte même le titre de Most Improved Player. Il dispute deux campagnes de playoffs, et se fait sortir deux fois au premier tour, malgré des performances honorables.

 

 

Mais surtout, ses coéquipiers et lui remplissent quotidiennement la colonne faits-divers des journaux. Surnommés les « Jail-Blazers », certains joueurs font preuve d'un comportement extra-sportif intolérable. Randolph a, à cette époque, des coéquipiers nommés Rasheed Wallace, Darius Miles, Damon Stoudemire, Bonzi Wells... et Ruben Patterson, avec qui Z-Bo se battra lors d'un entraînement, ce qui lui vaudra deux matchs de suspension. Il est également arrêté pour conduite en état d'ivresse et sous influence du cannabis. Il est aussi présent lorsque son frère, Roger Randolph, est pris dans une fusillade dans une discothèque de l'Indiana. Son frère fut finalement mis en prison.

 

Pris dans les nombreuses tourmentes, Zach obtiendra la réputation d'un bon joueur de basket mais incapable de se fondre dans un collectif et avec un comportement des plus égoïstes.

 

New-York et les Clippers, ou la lente descente aux enfers


Jour de draft 2007. Les Blazers ont le premier choix. Alors que tous les sondages voient Kevin Durant rejoindre l'Oregon, c'est finalement Greg Oden qui sera appelé le premier par David Stern. Un choix qui, aujourd'hui, reste peut-être l’une des plus grosses erreurs de l’histoire de la ligue US. Mais ce soir-là, les Blazers avaient décidé de repartir de zéro. Le premier à payer cette décision fut Zach Randolph, envoyé à New York en échange de Steve Francis et Channing Frye.


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On se dit qu'à New York, il va redevenir ce joueur talentueux qui avait remporté le titre de MIP. Et pourtant... Z-Bo joue dans une équipe faible et peine à tirer son épingle du jeu. Les Knicks finissent la saison bons derniers de leur division et Randolph devient, avec Isiah Thomas, la tête de turc du Madison Square Garden. Un an et demi plus tard, NYC le transfère dans l'équipe la plus faible de la NBA, les Clippers. Il y joue la moitié de la saison, et s'il est sans conteste le meilleur joueur de l'équipe, il ne parvient pas à faire gagner la franchise.

 

Memphis, le pari réussi


Avec la sélection de Blake Griffin et la progression de Chris Kaman, Les Clips doivent un choix parmi leur deux power forward vétérans pour faire de la place au petit nouveau. C'est finalement qui fera les frais de l'arrivée de Quake Griffin dans la grande ligue. Zach Randolph est une nouvelle fois transféré, et qui plus est, encore dans une équipe de bas de tableau : les Grizzlies, qui acceptent de prendre en charge le gros contrat du joueur. 

Les Grizzlies, eux aussi en pleine reconstruction après le départ de Pau Gasol vers les Lakers, font le pari de prendre Randolph et de l'incorporer dans un effectif de jeunes loups, composé de Rudy Gay, Mike Conley et Marc Gasol. Très vite, les détracteurs du monde de la NBA expliquent que ça ne va pas marcher, que les Grizzlies doivent jouer up-tempo, un style qui ne correspond pas à Z-Bo et qu'il va foutre le boxon dans une équipe qui se construit petit à petit.

 

" S'ils se qualifient, ils rencontreront Dallas, qu'ils ont battu 3 fois sur 4 cette saison "

 

Pourtant, la greffe va prendre tout de suite. Zach s'adapte à merveille au style de jeu, et surtout au style de vie de Memphis. Il sait qu'il n'a pas le talent d'un Duncan ou d'un Gasol, mais il travaille dur, se bat sur tous les rebonds, et surtout prend conscience qu'il peut, par son jeu, rendre meilleur ses coéquipiers. L'an dernier, avec des stats sensiblement égales à celles qu'il avait aux Knicks ou aux Blazers, il permet à Memphis de passer de 24 à 40 victoires. Trop juste encore pour accrocher les playoffs, mais encourageant pour la suite.

 

La suite, on la connaît. Cette saison, Z-Bo emmène les Grizzlies en playoffs et élimine les Spurs, pourtant premiers de la conférence ouest, en dominant la série de la tête et de ses larges épaules. Aujourd'hui, son équipe est à 2-2 en demi-finale de conférence. S'ils se qualifient, ils rencontreront Dallas, qu'ils ont battu 3 fois sur 4 cette saison. La route des Finals s'ouvre donc devant Z-Bo. Qui l'eût cru il y a deux ans de cela?

 

 

Brian ORSINI

 

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